Sortir de l’enfer extérieur est un pas indispensable vers la guérison.
Mais l’enfer est toujours présent, non pas autour de soi mais en soi, au plus profond, sous forme de conditionnements, de peurs et de barreaux de prison empêchant d’avancer, érigés méticuleusement et intégrés comme une vérité bien implantée.
Vivre ainsi dans la peur de tout et de rien, de chaque aspect du quotidien sans raison, sans comprendre vraiment pourquoi et comment nous en sommes arrivés là, alors que le danger réel est écarté.
Accompagner un être en l’aidant à se libérer des entraves extérieures, visibles n’est pas suffisant. Les entraves sont toujours présentes comme une structure interne qui déforme la vie dorénavant libérée par le biais d’un filtre de distorsions qu’il n’est possible de réajuster que de l’intérieur.
S’extraire de l’enfer intérieur est le plus précieux mais le plus souffrant des cheminements.
Souffrant car intégré profondément dans son être tout entier dans lequel le poison et la félicité sont étroitement mélangés jusqu’à ne plus en faire la différence en laissant la peur et l’impuissance nous contrôler.
Se reconnaitre Peur et Impuissance tout en sachant au plus profond de notre cœur que nous ne sommes pas de cette constitution.
Se sentir sidéré(e) et terrorisé(e) tout en sachant que ce n’est pas notre véritable identité.
C’est le plus grand pas à effectuer, la plus grande clarté à accueillir.
Puis se laisser glisser, se laisser porter jusqu’à l’anéantissement complet de ce qui se vit mélangé et s’apercevoir qu’au lieu de la mort de notre entièreté, c’est le poison qui se liquéfie jusqu’à se répandre hors de soi pour être transcender par plus grand que soi, la Source d’Amour Une.
S’abandonner et se laisser prendre soin, se laisser accompagner même sans savoir ce qu’il va se passer à chaque instant. Mais laisser la foi nous guider et se laisser guider les yeux bandés par la peur de cet espace inconnu (Un Connu) qui se déploie en soi.
Puis, progressivement, la vision devient plus claire et l’enfer intérieur prend forme devant son regard intérieur dans une prise de conscience parfois horrifique de ce qui s’est vécu comme insupportable.
Cette constatation, même douloureuse, ne peut s’effectuer qu’en se positionnant comme observateur et, par conséquent, différencié, de cette vérité déformée.
Il est à ce moment-là évident de constater que nous ne sommes pas cet enfer vécu et ses peurs ressenties. Nous nous en différencions et nous pouvons nous rencontrer dans un autre possible. Une autre forme et une autre vérité peut alors se révéler.
La vérité de notre unicité et de la pureté de notre cœur aimant et aimé, de l’amour que nous sommes vraiment et qui nous enveloppe de son cocon de résurrection.
Nous pouvons alors nous extraire de cet enfer intérieur, comme un enfant qui s’extrait du ventre de sa mère, pour nous laisser porter, choyer, tel un nouveau-né, dans les bras d’êtres bienveillants qui nous réapprennent à marcher librement sur le chemin de notre propre vérité, étincelle de l’Amour Infini de la Vie.
Apprenons à marcher pas à pas, sûr(e) d’être soutenu(e) avec bonté, pour grandir petit à petit et sans tomber jusqu’à pouvoir courir heureux(se) et libre de chaque mouvement, efficacement maîtrisé.
Et ainsi se vivre Maître(sse) de soi-m’aime pour ne plus se vivre esclave de ses peurs.
Sandrine
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